Le Grand-père de Davida
Copie , retrouvée dans les Archives du Musée de Tahiti, d'un document dont l'original se trouve sur Orion
L'époque, d'abord : en 2204. Une belle année qui commence aux soleils. Le lieu : partout en même temps.C'est le progrès. J'ai lu dans les livres anciens qu'il y a longtemps les gens vivaient dans un seul endroit à la fois.
Etonnant ! Ainsi, ma mère m'a raconté que son grand-père à elle, c'est pas d'hier la veille donc, vivait à la
campagne dans un minuscule village terrien appelé Lambescum ou quelque chose comme ça. Eh bien,
il n'en sortait pas souvent ; il paraît même qu'il avait refusé longtemps d'aller voir mon grand-père à moi et
mes grands-oncles (ça y est vous suivez ?) qui, à l'époque, vivaient tous sur une île, faisaient du bateau et
mangeaient des noix de coco. Des vraies, pas en gélules ; comme des sauvages ! Tenez, j'ai même une photo d'eux.
On peut la voir au Muséum de Shanghaï, au département des antiquités polynésiennes. C'est drôle comme ils sont habillés !
Et leur coiffure ! Vêtus à la mode de l'époque, comme on voit dans les encyclopédies, sans casque, ni moteur,
ni antenne intégrée, comme des barbares anciens, avec des végétaux sur la tête. Heureux temps du passé,
ils se la coulaient douce, ils rigolaient tous, hilares sous les bananiers! Ils se faisaient pas trop de soucis en ce temps-là !
Bon, je m'égare. Il faut vous dire que j'ai mille choses à faire, vu que je suis à mille endroits à la fois. Mais je me présente :
Davida ! Princesse de l'Espace ! Où je vis ? mais où je veux : sur Heptarion, notre dernière étoile, où j'ai mon palais d'hiver ;
sur Tordéria, planète lointaine et rieuse avec ses bois, ses rivières et ses vignes ; sur Terra Amata, une planète-résidence
d'été, réputée pour ses chants d'oiseaux, ses fleurs et ses danseuses au bord de mer. Je ne peux pas dire que j'aille de
l'une à l'autre : je suis sur l'une et l'autre à la fois, grâce à mes écrans, mes antennes, mes images néo-virtuelles, mes messages
décodés et surtout mon moteur. C'est le dernier né de la technique hyper-spatiale, fabriqué dans mes ateliers d'Heptarion.
Je le mets dans une pochette accrochée à ma ceinture d'argent (un cadeau de ma mère, qu'elle tient de mon arrière-grand-mère).
C'est grâce à lui, le SiTAL 98735, modèle RTA, que je vais et je viens instantanément ici et là à la fois. a©¡Q ! Faut tout vous