Ballade pour un soldat disparu
Mon bel amour à jamais disparu,
Tu es parti au parfum de mon corps
Ce soir d'été où la lune apparut
Blafarde et froide, augure de la mort.
Tu te voyais vainqueur imperator,
Fusil en main revenir de la guerre
Auréolé de gloire légendaire,
Brillant soldat défenseur de la France,
Jeune César porteur de la lumière.
Ô n'oublie pas les fleurs de notre enfance.
Mon bel amant à jamais disparu,
Te souviens-tu des champs de boutons d'or
Illuminant nos rêves éperdus,
Douce harmonie dans le soir qui s'endort,
Intime ardeur, mystérieux trésor.
Au temps passé, la vie était légère
Et nos regards bienheureuses chimères ;
Nos jours étaient vibrante incandescence
Nos nuits d'espoir, lumineuses, solaires.
Ô n'oublie pas les fleurs de notre enfance.
Mon bel époux à jamais disparu,
Du grand Roland, le sombre son du cor
Gémit et pleure, hommage à ta vertu,
Terrible chant pour un funeste sort.
Terre inconnue où son sourire dort,
Mère éternelle, adoucis son calvaire !
Toi qui rêvais d'harmonie millénaire,
D'hymnes d'amour, de paix et d'innocence,
Resteras-tu perdu dans la poussière ?
Ô n'oublie pas les fleurs de notre enfance.
Princes guerriers qui êtes sanguinaires,
Arrêtez donc vos luttes meurtrières ,
Aux pauvres gens n'apportez que souffrances :
L'heure venue, craignez notre colère.
Ô n'oublie pas les fleurs de notre enfance .
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